.O.
16/11/2019
Film surprenant que l'affiche ne me donnait pas envie de voir, que le résumé ne donnait pas envie de voir mais pour lequel je me suis laissé convaincre par la carte de visite cannoise et l'obtention du prix d'interprétation féminine pour son personnage principal.

Des fleuristes arrivent, après différentes manipulations sur des fleurs, à créer une variété qui rendrait les gens heureux. Le Graal serait-il atteint ? Pas sur car des effets secondaires semblent se développer...

Les trois petits points sont importants car le film joue souvent dessus. Avec son esthétique qui ressemble à une pub pour la MAAF et ses personnages tous plus engoncés les uns que les autres, le film peine à créer du lien. La musique absolument désagréable qui illustre tout le long métrage m'a rappelé les pires heures de l'Opéra comique mais ne m'a pas aidé à apprécier un scénario qui s'étire en longueur et laisse penser que la plante est davantage un puissant somnifère qu'une promesse de bonheur.
Les nombreux plan(t)s sur la plante qui s'ouvre ou se referme, censés nous montrer une forme de vie et de survie son assez mécanique et toute l'histoire sur les humeurs des personnes est faite avec des gros sabots et des répliques indigestes.

À la recherche d'un bonheur pour tous, le film offre une galerie de personnages trop convenus et compressés dans des rôles qu'ils ne parviennent pas à dépasser. Le patron attentif à la loi, le collaborateur amoureux transi, la pseudo rivale annonciatrice de malheur sans trop savoir si elle est folle ou si c'est la seule lucide du lot, ...
Il y avait tous les ingrédients pour brouiller les pistes et amener le spectateur à s'interroger sur chacun des personnages afin de déterminer si leur évolution venait de leur envie propre, de notre perception des choses ou de la plante qui aurait phagocyté leur volonté pour mieux déployer la sienne.
Est-ce un délire du personnage principal qui projette ses peurs sur son entourage (et son enfant), est-ce un délire d'un des personnages qui n'arrive pas à se remettre d'un burn-out ? Est-ce un délire de la société qui balance du principe de précaution sur tout et n'importe quoi  ?

Chacun se fera son opinion, chose que j'apprécie au cinéma mais pour en arriver là il faut subir une illustration visuelle et sonore de l'histoire qui est vraiment hideuse, le jeu des acteurs, petits playmobiles sans expression, n'aidant pas quand nos oreilles sont vrillées par une musique ultra dissonante.